Chroniques des GASAP : la première année P.A.N.I.E.R.S. à Forest

Le groupe BEMPT du projet P.A.N.I.E.R.S existe depuis bientôt un an. Un an où certains défis sont apparus et des solutions, des idées ont émergées. Il nous semble adéquat un an après le lancement de faire un petit bilan de ce projet, ce qui fonctionne et ce qui peut être amélioré.

Si vous avez oublié ce qu’est le projet P.A.N.I.E.R.S et en quoi il consiste, voici un petit rappel.

Un.e pour tous.tes et tous.tes pour un.e 🤝

La première chose qui saute aux yeux pendant les distributions c’est l’entraide entre les mangeur.euses. On ne prend pas toujours son panier que pour soi. On le prends également pour ses ami.e.s qui ne peuvent pas se déplacer, pour ses voisin·e·s qui sont malades, ou encore pour ses frères/soeurs qui n’ont pas encore découvert le projet. Une véritable organisation se met en place pour que tout le monde puisse bénéficier d’un panier. C’est le cas notamment des amies Bernadette, Betty et Katarzéna, qui font des tours et prennent régulièrement un panier pour les autres, peu importe le poids des sacs !

Venir prendre son panier permet également de prendre des nouvelles de ses voisins et voisines. Cependant ces rencontres sont souvent le fruit du hasard. Selon ses disponibilités, tout le monde ne vient pas chercher son panier à la même heure. Voilà le premier défi du projet pour renforcer sa cohésion sociale. Comment faire en sorte que les rencontres soient voulues, recherchées et non pas liées à la chance tout en tenant compte que les disponibilités de chacun et chacune ne sont pas les mêmes ?

Chloé, bénévole depuis 2 mois au BEMPT et qui s’occupe de la distribution, a quelques idées :

« On pourrait organiser un repas commun une fois par an par exemple, ça pourrait être super de refaire des ateliers cuisine comme au lancement avec la cuisine de Brouchra avec qui on partage le local”

Pour elle, les points forts du projet sont surtout les échanges avec les gens et le fait de partager des bons moments ensemble. Les discussions qui ont lieu grâce aux distributions, sont toujours liées à l’aspect environnemental qui est plus évident quand on se nourrit de bons légumes issus de pratiques agroécologiques et belges. Chez d’autre, l’aspect social ressort aussi très fort grâce au fait que les paniers de saison sont livrés en circuit court; n’avoir pas d’intermédiaires permet aux habitants de rencontrer le visage derriere leurs aliments.

C’est sans doute une façon de réconcilier les questions sociales et environnementales, qui sont trop souvent opposées et en tensions…

Un partage de plus en plus important et motivé 💪

Au début du projet, nous assumions un rôle moteur pour le groupe. Tandis que maintenant, les actions sont portées et proviennent des mangeurs et mangeuses avec le soutien du Réseau des GASAP. C’est le cas notamment d’un projet de partage de recettes. Ça faisait déjà un petit temps que certaines mangeuses échangeaient de façon informelle des idées de recettes à propos des légumes découverts grâce au panier solidaire, et nous avons proposé de les soutenir dans ces échanges en réalisant un livre de recettes avec leurs réalisations. Cette idée a tout de suite plu, c’est ce que nous racontent Nadia, Zakia et Feiza.

Sur le partage pour savoir quoi faire avec certains légumes :

“J’étais contente de voir que Leyla avait des idées ! Surtout pour le céleri rave je n’ai pas l’habitude”

Une façon de diversifier ses plats :

“En hiver varier les recettes peut être compliqué, surtout avec tous les choux. En dernier recours ils finissent en soupe”

Bien préparée pour le partage, après avoir tout prévu :

“Ça tombe bien j’ai fait une super bonne soupe et j’ai mesuré toutes les quantités !”

Malgré les résultats… la pérennité du projet en danger ⏲️

Malgré le succès du projet auprès des habitant.e.s, le projet P.A.N.I.E.R.S. ne peut se développer sans intervention publique pour réduire le prix coûtant aux habitants et habitantes du quartier. Malheureusement, les financements communaux alloués pour le Groupe Bempt du projet assuraient des paniers à moindre coût pendant la durée d’un an qui arrive à son terme. Le Réseau des GASAP a fait appel aux pouvoirs publics et mis en oeuvre un accompagnement aux membres pour des initiatives citoyennes, ainsi que communiqué les enjeux du projet avec les différents partenaires du terrain; mais les fonds se font attendre.

La volonté des habitant.e.s de continuer est bien là, comme en témoigne Leyla à qui nous laissons le mot de la fin :

“Le panier c’est magnifique et j’espère que ça le sera encore. C’est important que ça soit pérennisé dans le temps. Sans les habitants, ce projet n’aurai pas pu être, nous sommes tous ensemble et c’est important que l’on reste ensemble”