
Vendredi 1er septembre. Ouverture du salon Valériane. Vlà ti pas que débarquent les agents de la douane, avec pour mission de contrôler et réclamer les accises (= taxe spécifique) sur les boissons. Comme nous, vous pensez à l’alcool. Mais non, en fait. Outre l’alcool, ils réclament leur dû aux… tisanier.es !
C’est un tisanier du Réseau qui nous raconte tout cela. Lui, il produit des teintures-mères (qui contiennent de l’alcool) et il paie les accises sur ces produits-là. Par contre, pour les tisanes,… Les agents lui promettent que, outre la taxe, à payer rétro-activement sur base de son chiffre d’affaires, il devra aussi s’acquitter d’une amende.
Sur le moment, ces producteur.rices se sont senti.es très seul.es. Rapidement, l’Union belge des Herboristes propose de payer les amendes qui mettraient en difficulté les tisanier.es, et s’engage avec Nature & Progrès (N&P) à demander des éclaircissements. N&P de son côté, dit que ce n’est pas le premier contrôle des accises, mais que en général, les agents ne contrôlent que les produits alcoolisés. Au niveau légal, c’est vrai que (depuis 2014), toutes les boissons non alcoolisées (ou produits servant à faire des boissons, donc les herbes pour le thé ou la tisane) sont soumises aux accises. La taxe, en 2014, s’élevait à 37 € pour… 100 kilos d’herbe sèche. Soit 5000 sachets de 20 grammes (on vous évite le calcul). Apparemment, la taxe en 2023 s’élève à 68 €/100 kg.
C’est dire si l’Etat belge aura arrondi ses fins de mois avec cette descente spectaculaire (et répétée le dimanche) qui a, selon les cas, ému ou fait flipper les exposant.es du monde du bio.
Notre réflexion, à nous, c’est qu’une fois de plus, on cible les petit.es producteur.rices, gratuitement (dans tous les sens du terme, vu la recette ridicule que cela va générer). Ça ressemble fort à certains contrôles de l’AFSCA, de triste mémoire. En outre, d’après divers échos de tisanières interrogées, c’est un peu à la tête du client… On négocie ou pas le montant à payer… Tout cela est très flou.
Pour conclure sur une note positive, cet incident aura permis aux herboristes de se serrer les coudes, et d’activer les outils dont ils disposent pour gérer la situation : partage d’infos via un groupe Whatsapp, diffusion d’un document-type pour réagir, etc. Affaire à suivre…