
Sécheresse, crise énergétique, explosion des prix: soutenons celles et ceux qui nous nourrissent!
A l’occasion des commandes du nouveau trimestre, nous échangeons toujours quelques nouvelles avec Marie-Claire de la Ferme de Stée. Comme beaucoup de producteur.rices, la crise énergétique actuelle (et la sécheresse de cet été) les impactent très violemment. Au point qu’ils et elles ne savent pas s’ils vont pouvoir continuer leur activité. Nous vous livrons tel quel le témoignage de Marie-Claire, en précisant qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé !
Cher toutes et tous,
voici un petit topo de la la ferme à la fin de cet été: comme vous le savez et vivez toustes, l’année 2022 aura été une année particulière! L’été fut très sec avec sa canicule et son manque de précipitations. Nous avons eu une perte au niveau de la production laitière ainsi que de la production de fourrage pour constituer nos stocks hivernaux, une perte estimée à ±30 %.
La production fut moindre mais les ventes aussi, que ce soit au niveau des GASAP ou dans les coopératives que nous livrons. Et à la ferme, n’en parlons même pas ! Nous avons l’impression que les client.es ont déserté nos fermes pour aller (sans doute) en grande surface.
Il y a aussi l’augmentation vertigineuse du prix des matières premières et de l’énergie.
- le prix des céréales pour nourrir nos animaux a fortement augmenté. Surtout les aliments pour les volailles. Nous nous demandons si nous allons continuer à en faire l’élevage car il va falloir répercuter les coûts.
- le prix de l’énergie va aussi influer sur le prix final des fromages et de la viande
- chaleur nécessaire pour la transformation du lait en fromage
- énergie pour le stockage: les chambres froides sont grandes consommatrices d’électricité
- prix du gaz réfrigérant, déjà très cher à la base, mais qui va être multiplié par 10
- prix de l’abattoir qui ne cesse d’augmenter de mois en mois
- l’inflation galopante qui impacte les charges salariales
Au vu de cette situation difficile à supporter, il va sans doute falloir revoir certaines fabrications de fromage gourmands en chauffage du caillé et faire des fromages avec moins de manipulation.
Pourtant, malgré ces conditions inédites et compliquées, il faut continuer à produire des aliments sains. Nous sommes prêts à faire beaucoup d’efforts AVEC VOTRE SOUTIEN pour continuer à créer l’agriculture du futur et se préserver des pénuries alimentaires qui semblent se dessiner.
Ne croyez pas que nos productions sont plus chères qu’en grande surface! Malgré ce constat pessimiste, il faut que l’on continue à changer les choses et à être moins dépendants. Comme vous le faites en vous engageant dans un Gasap, il faut plus que jamais soutenir un.e producteur.rice pour continuer à avoir accès à une alimentation durable.
Nous trouverons des solutions ensemble.
Bien cordialement,
Marie-Claire, Cyrille le fromager, Valentin le boucher et Baptiste l’éleveur